« Que signifie le nom de Peter Hammill en 1981, hormis pour quelques fidèles qui n’arrivent pas à oublier les transes dévastatrices de Van Der Graaf Generator, le seul groupe progressif qui ne soit pas ridicule près de dix ans plus tard, le seul que Johnny Rotten respecte (bon, je sais, mais pour moi c’est une référence !) ? Peter s’est, comme nous, reconverti, comme « libéré » par l’explosion punk que sa voix sauvage annonçait, quelque part : les cheveux sont courts, le groupe qui l’accompagne – bien que composé de compagnons de route – joue bien « rock », et la musique qu’il compose en 1981 ressemble plus à celle de XTC qu’à un quelconque prog-rock sur le retour. Peter Hammill, meilleur d’album en album ? En tout cas plus concis, plus pop, plus efficace… Mais Peter Hammill ne semble pas rencontrer son public, comme l’a fait par l’exemple son ami Peter Gabriel après son départ de Genesis (et pourtant, VDGG était, je le répète, un groupe bien plus viscéral, plus essentiel que Genesis !!)…

Le Palace était donc à moitié vide, ce qui est quand même triste quand on aime un artiste… et même la conviction, manifeste sur scène comme dans la salle, n’a pas suffi à dissiper un léger malaise en moi, cette impression d’un « no future » moins fun que celui que nous chantions en 1977… Pourtant, c’était une soirée plus nettement « accessible » que nombre de celles que propose Hammill d’habitude, principalement quand il se produit en solo : la présence d’un groupe autour de lui, outre le fait qu’elle garantit une tonalité plus « rock » - en ligne avec le magnifique, et je pèse mes mots, « Sitting Targets » qu’Hammill a sorti voici quelques mois -, rend aussi sa voix moins « agressive » pour les oreilles non averties.

Bon il est vrai que, même les cheveux courts, Hammill ne résiste pas à l’impulsion de s’habiller légèrement « bab » (le bandeau dans les cheveux, soit c’est pour les tennismen, soit c’est années 60, Peter !), mais sa musique, elle, continue d’arracher comme toujours (enfin, comme presque toujours, je pense ici à la magnifique période « Godbluff » de VDGG qui reste pour le moment le summum de Peter Hammill). Et oui, il y a toujours un côté lyrique, voire grandiloquent chez Hammill (son The Future Now en entrée m’a fait dresser les cheveux sur la tête, personnellement, mais ça n’engage que moi, je comprends qu’il y en ait qui préfère les musiques plus accueillantes…), mais son intérêt récent pour les sonorités new wave est aussi notable pendant une grande partie du set

Bref, à la fin, je suis ressorti de là un peu rasséréné, une fois admis que cette musique resterait probablement confidentielle pendant les années qui viennent, mais aussi certain que je continuerais à fréquenter assidument les concerts de PH !… »

Les musiciens de Peter Hammill :

Peter Hammill (voix, guitare, claviers)

Guy Evans (batterie)

Nic Potter (basse)

John Ellis (guitare)

La set list du concert de Peter Hammill :

The Future Now (The Future Now – 1978)

Losing Faith In Words (A Black Box – 1980)

Stranger Still (Sitting Targets – 1981)

Sign (Sitting Targets – 1981)

My Experience (Sitting Targets – 1981)

Modern (The Silent Corner and the Empty Stage – 1974)

The Second Hand (The Future Now – 1978)

Sitting Targets (Sitting Targets – 1981)

The Sphinx In The Face (VDGG – The Quiet Zone – 1977)

Flight (A Black Box – 1980)

Central Hotel (Sitting Targets – 1981)

The Spirit (A Black Box – 1980)

Door (VDGG – Vital – 1978)

Note : les photos ont été tirées de l'excellent site de fans : www.couchnoise.com Visitez le !