« Après avoir, semble-t-il, touché le fond commercialement (plus de maison de disques depuis 5 ou 6 ans…), Elliott Murphy nous revient en cette fin d’année 1982 avec un album plutôt brillant sous le bras, « Murph The Surf », avec aussi un peu moins de style et de maniérisme, ce qui n’est peut-être pas plus mal : après tout, le vide des années 1975 comblé par les poètes dit « décadents », c’est bien loin désormais dans nos mémoires !
Ce concert au Palace sera donc à l’image de ce retour à la réalité de notre cher rêveur : réellement rock’n’roll, sans que d’ailleurs les (habituelles) superbes chansons d’Elliott en souffrent outre mesure… La preuve, c’est qu’on est désormais en formule « power trio » sur scène, avec un Ernie Brooks imposant à la basse et la frappe puissante de Tony Machine aux fûts. On se bornera à taper un peu plus franchement du pied, à un peu moins savourer les textes pourtant toujours malins, à considérer quand même le front un peu plus dégarni de notre ex-héros.
Bien sûr, c’est le dernier album qui constitue la base de la set list, avec pas moins de 7 morceaux, si je ne me trompe, et en particulier le réjouissant Continental Kind of Girl, et le poignant Fall of Saigon, mes deux titres favoris de l’album. Mais bien entendu, la discographie du « Murph » étant déjà d’une richesse que bien des artistes « reconnus » peuvent lui envier, nous aurons droit ce soir à un enchaînement ininterrompu de chansons merveilleuses, de ma préférée de tous les temps, Diamonds By The Yard, à Last of the Rock Stars, qui est devenu une sorte de « standard », en passant par les joyaux plus « pop » (ne disons pas « commerciaux », le succès public n’ayant pas récompensé Elliott) de « Just A Story From America ». Final de concert endiablé avec la reprise de Route 66, et un White Middle Class Blues d’anthologie.
Ce qui est bien, c’est qu’on n’aura jamais à regretter quoi que ce soit avec Elliott : preuve que si sa musique est nourrie de la nostalgie d’un passé américain quasi-imaginaire, lui par contre ne nous fait pas de chantage à la nostalgie. Oui, le romantique qui orthographiait mal Rimbaud sur la pochette d’un de ses albums a cédé la place à un rocker intemporel, et c’est tant mieux… »
Les musiciens d’Elliott Murphy sur scène :
Elliott Murphy – voice, guitar
Ernie Brooks – bass
Tony Machine - drums
La setlist du concert d'Elliott Murphy :
Talkin' About America (Affairs – 1980)
Off The Shelf (Murph the Surf – 1982)
Baby, I've Been Thinkin' (Murph the Surf – 1982)
Cool Panic (Affairs – 1980)
Dusty Roses (Murph the Surf – 1982)
Hollywood (Lost Generation – 1975)
Last Of The Rock Stars (Aquashow – 1973)
Callin' On Cathleen (Murph the Surf – 1982)
Rock Ballad (Just A Story From America – 1977)
You Got It Made (Murph the Surf – 1982)
Just A Story From America (Just A Story From America – 1977)
Anastasia (Just A Story From America – 1977)
Continental Kinda Girl (Murph the Surf – 1982)
Drive All Night (Just A Story From America – 1977)
The Fall Of Saigon (Murph the Surf – 1982)
Euro-Tour (Affairs – 1980)
Diamonds By The Yard (Night Lights – 1976)
Route 66
Hometown (Aquashow – 1973)
White Middle Class Blues (Aquashow – 1973)
(merci à http://lost.generation.free.fr pour la setlist)