C’est désormais une habitude avec Costello : au milieu de ses aventures musicales de plus en plus diverses, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, il revient nous faire un petit tour avec son groupe original, ces fameux Attractions qui ont fait explosé la "new wave" en 1978 – cela fait quand même plus de quinze ans... "Brutal Youth" est le titre de l’album et de la tournée qui suit cette fois, mais il faut bien reconnaître que, ce soir, tout cela sent un peu le réchauffé : ni vraiment brutal – comme ça avait pu être le cas avec « Blood & Chocolate » par exemple, et certainement plus si jeune que ça...

L’Olympia est pourtant la salle idéale pour Elvis Costello & The Attractions, mais ne sauvera pas un set de plus de deux heures, incluant l’interprétation quasi intégrale de « Brutal Youth », évidemment... Peut-être est-ce moi qui ne suis plus d’humeur, mais je vais avoir beaucoup de mal à m’enthousiasmer sur des titres pourtant impeccables, fleurons d’une époque où nous étions sans doute plus insouciants, et nous nous croyions plus révoltés qu’aujourd’hui. Même si l’on est toujours heureux de voir sur scène les Attractions, et en particulier un Steve Nieve toujours impressionnant avec ses claviers délirants, ça ne suffira pas à mon bonheur : même la voix d’Elvis, que j’adore, ne me fait pas craquer ce soir, sans doute parce que le registre unique de la setlist nous prive des grands moments d’émotion qui ont été la force des concerts de Costello au cours des dernières années.

Non, décidément, Costello n’a rien à gagner à regarder ainsi dans le rétroviseur. Il n’est plus « This Year’s Model », le registre des frustrations amoureuses qui était le sien voici plus de 15 ans n’est sans doute plus vraiment pertinent à son âge (on sait qu’il réserve désormais sa rage à la situation politique en Grande-Bretagne…). Allons, Elvis, le futur reste à sauver – et à écrire -, alors que le passé est bien mieux au chaud dans nos mémoires.

PS : Bien sûr, on aura furieusement tapé du pied, à défaut de pogoter franchement, sur l’irrésistible Pump It Up en final, ne le nions pas...

La photo ci-dessus est une photo de la tournée, mais pas forcément prise à Paris.

Les musiciens d’Elvis Costello sur scène :

Elvis Costello – guitar, vocals

Steve Nieve - keyboards

Bruce Thomas - bass

Pete Thomas - drums

La setlist du concert d’Elvis Costello :

No Action (This Year’s Model – 1978)

The Beat (This Year’s Model – 1978)

Waiting for the End Of The World (My Aim Is True – 1977)

Beyond Belief (Imperial Bedroom – 1982)

Sulky Girl (Brutal Youth – 1994)

London's Brilliant Parade (Brutal Youth – 1994)

Deep Dark Truthful Mirror (Spike – 1989)

You Tripped At Every Step (Brutal Youth – 1994)

Honey, Are You Straight Or Are You Blind? (Blood and Chocolate – 1986)

Pony Street (Brutal Youth – 1994)

New Lace Sleeves (Trust – 1981)

Clown Strike (Brutal Youth – 1994)

Kinder Murder (Brutal Youth – 1994)

Clubland (Trust – 1981)

Rocking Horse Road (Brutal Youth – 1994)

Still Too Soon To Know (Brutal Youth – 1994)

Watching The Detectives (My Aim Is True – 1977)

You Belong To Me (This Year’s Model – 1978)

13 Steps Lead Down (Brutal Youth – 1994)

Radio, Radio (This Year’s Model – 1978)

Favorite Hour (Brutal Youth – 1994)

Lipstick Vogue (This Year’s Model – 1978)

Party Girl (Armed Forces – 1979)

Puppet Girl (new song)

Alison (My Aim Is True – 1977) (includes Tracks Of My Tears, Tears Of A Clown, No More Tearstained Make-Up & Clowntime Is Over)

Just About Glad (Brutal Youth – 1994)

Accidents Will Happen (Armed Forces – 1979)

All the Rage (Brutal Youth – 1994)

Peace, Love, & Understanding (Armed Forces – 1979)

Pump It Up (This Year’s Model – 1978)