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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
5 octobre 2013

The Divine Comedy - Mardi 23 Septembre 2008 - Cité de la Musique (Paris)

2008 09 The Divine Comedy Cité de la Musique Billet« C'est quand Neil Hannon a entamé le set de Divine Comedy par Amsterdam, le classique francophone le plus apprécié par les rockers anglais (on a eu Scott Walker, Bowie, et tant d'autres ensuite) que je me suis souvenu que, ce soir, nous n'allions pas assister à un concert de Divine Comedy - l'un des talents les plus brillants de la pop anglaise de ces 30 dernières années, et aussi les plus sous-estimés, d'ailleurs les autres "Rock'n'Roll Motherf***s n'étaient même pas là ce soir...) - mais à une sorte de soirée concept autour de l'amour - à mon avis immodéré, comme tout ce qu'il fait - que Neil porte à la France (bon, Brel est belge, mais les Anglais ne s'arrêtent pas à ce genre de détail...). Tout avait pourtant bien commencé, Sophie était arrivée tôt pour que nous soyons au premier rang, juste devant notre idole (...bizarroïde, mais justement idole quand même...) et Pat s'était trouvé une belle place au balcon qui lui permettait de surveiller à la fois Neil Hannon et les mouvements désordonnés qui m'agitent lorsque je euh... danse. Bon, je reviens à Amsterdam, toute en platitude acoustique façon Bowie plutôt qu'en graisse de moules-frites façon Brel, on ne peut pas dire que ça commence bien ! Mais ce diable de Neil enchaîne avec un Europop redoutable, speedé, électrique, histoire de nous rassurer : c'est bien Divine Comedy qui est sur scène... Pour immédiatement poursuivre avec Poupée de Cire, Poupée de Son en version post-Arcade Fire, moins Pixienne quand même, donc ni pop ni rock : encore une fois, à mon humble avis, un hommage à côte de la plaque. On comprend alors ce qui va se jouer ce soir : 50% de daube variétés française, 50% de génie "scott-walkerien" d'un Neil Hannon au top, qui revisite les meilleurs titres de son répertoire : dur, dur pour mes nerfs !

2008 09 The Divine Comedy 010Bon, ne faisons pas dans le détail : le pire a été atteint lorsque Vincent Delerm est monté sur scène chanter en yaourt Songs of Love - peut-être pour se venger de l'infâme gloubi-glouba que Neil Hannon a fait des paroles malines de son Anita Pettersen quelques instants auparavant. A ce moment-là, c'était tellement mauvais, tellement consternant, que je me suis tâté pour ne pas quitter la salle. Remarquez que, question hors sujet grotesque, on a encore eu droit après à une reprise scolaire et banale des Copains d'abord (Brassens par Divine Comedy, cherchez l'intrus) sur laquelle tout le gentil public parisien chantait et tapait dans ses mains à contretemps : on était bien en France, et je n'avais qu'une envie, me ruer avec mon passeport à l'aéroport pour prendre un vol pour un pays où il y a de la Musique, de la vraie (l'Angleterre ou le Brésil, au hasard). Je rigole, mais l'entreprise funeste de Neil Hannon n'a pas été totalement vaine : on a frémi sur une version soufflante de Initiales BB (rebaptisée Sexy BB) avec la diaboliquement sexy Daphné en égérie brûlante, et on a littéralement décollé sur la reprise improbable d'un classique de l'Eurovision 1967, l'Amour est Bleu, cisaillé à la telecaster, mélodie à la bêtise sublime magnifiée par la magie improbable du rock'n'roll.

2008 09 The Divine Comedy 019Heureusement, il y avait aussi ce soir les chansons de Divine Comedy, et même les meilleures, la plupart d'une beauté asphyxiante. C'est simple, la version de When the Lights go out all over Europe a été ce que j'ai entendu de plus beau, de plus bouleversant sur scène cette année : les larmes remplissaient mes yeux, j'avais la chair de poule, et cela rachetait largement toutes souffrances sadiques que Neil m'a infligées ce soir. Et puis Tonight We Fly a presque renouvelé le miracle, à la fin. Et puis Neil et sa bande sont revenus pour un second rappel non planifié, un magnifique Something for the Weekend à la fois turbopropulsé par l'enthousiasme des fans et symphonique. Et ce fut fini : 1 h 55 d'un concert généreux, malicieux, original, inventif, mais dont j'aurais personnellement sacrifié sans aucun regret une bonne moitié, pour pouvoir mieux me concentrer sur les morceaux de pur génie que sont Alfie ou Generation Sex. Ah ! J'oubliais quand même d'ajouter que Neil a effectué, comme toujours, son coming out - si j'ose dire -, débutant le set dans son habituelle crispation, complètement figé dans son costard-cravate et derrière ses lunettes fumées, et le finissant en bras de chemise, guitar hero ou presque, radieux, balançant ses vannes toujours délicieuses à tout bout de champ : en un mot, parfaitement adorable. Et cette métamorphose-là, cette "liberation", c'est encore une fois un bonheur d'en être témoins. »

 

2008 09 The Divine Comedy 031La setlist du concert de The Divine Comedy :

Le Port d'Amsterdam (Jacques Brel cover)

Europop (Liberation – 1993)

Poupée de cire (Serge Gainsbourg cover)

Generation Sex (Fin de Siècle – 1998)

The Songs That We Sing (Charlotte Gainsbourg cover)

Becoming More Like Alfie (Casanova – 1996)

Les Playboys (Jacques Dutronc cover)

When the Lights Go Out All Over Europe (Promenade – 1994)

Anita Pettersen (Vincent Delerm cover)

Songs of Love (with Vincent Delerm) (Casanova – 1996)

Home (Jane Birkin cover)

Our Mutual Friend (Absent Friends – 2004)

Les Copains d'abord (Georges Brassens cover)

A Lady of a Certain Age (Victory For The Comic Muse – 2006)

Sexy BB (Serge Gainsbourg cover) (with Daphné)

If… (A Short Album About Love – 1997)

L'amour est bleu (Vicky Leandros cover)

The Summerhouse (Promenade – 1994)

Je changerai (Françoise Hardy cover)

Tonight We Fly (Promenade – 1994)

Joe le taxi (Vanessa Paradis cover)

National Express (Fin de Siècle – 1998)

Something for the Weekend (Casanova – 1996)

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Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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