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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
11 septembre 2014

White Lies - Mercredi 16 Mars 2011 - Sala Heineken (Madrid)

2011 03 White Lies Sala Heineken Billet

« Pourquoi donc suis-je ce soir à la Sala Heineken, bien en avance - mais les portes de la salle ont ouvert "anormalement" tôt, en fait elles étaient déjà ouvertes quand je suis arrivé à 20 h, une heure avant l'horaire inscrit sur le billet ! -, pour voir un groupe que non seulement je n'aime pas, mais que j'ai même tendance à mépriser lourdement : White Lies ? Masochisme particulièrement pervers ? Rien d'autre à faire ? Ni l'un ni l'autre, mon général ! Peut-être histoire de donner une seconde chance (quelle arrogance !) à des petits jeunes pas encore bien "mûrs"... Sans doute pour pouvoir déguster une première partie, Crocodiles, à la réputation grandissante... Beaucoup pour le plaisir d'une soirée-concert avec mon ami Juan Carlos, au milieu d'un mois de Mars bien tristounet... Oh, et puis zut, est-ce j'ai besoin de me justifier à propos de n'importe quelle décision aussi subite que sans réelle conséquence que je prends ? Non ! Hein ?

2011 03 Transfer Sala Heineken 002

A 20 h 15, je suis pour le moins interloqué de voir un groupe entrer en scène et attaquer son set dans un agréable déluge sonique. Crocodiles ? Non, il s'agit en fait de Transfer, un groupe dont le nom m'est inconnu, mais qui a déjà ses fans au premier rang, et qui attaque donc devant une salle quasi déserte (rappelons-le, nous sommes une heure avant l'horaire officiel du démarrage de la soirée !). Et c'est bien dommage, car Transfer a une musique bien intéressante à nous offrir, une musique parfois puissante, et qui ne souffre pas trop de références évidentes - chose rare en nos jours de redites et de reprises... Un front man à la stature imposante, dont la voix sous-mixée ce soir ne sera guère mise en valeur, un guitariste barbu et chevelu face à moi, plié en deux sur son instrument pour en tirer des sons tantôt agressifs, tantôt psychédéliques, un batteur qui cogne dur, et un quatrième larron à droite de la scène qui alterne basse et claviers... 30 minutes agréables d'une musique pas forcément évidente, qui pourrait flirter par exemple avec le Pink Floyd post "Dark Side..." si ce n'était l'assaut sonique de la guitare, et qui du coup n'a rien de progressif ni d'auto-complaisant. Je ne sais pas pourquoi cette euh... référence me vient à l'esprit, je vais sûrement leur faire de la peine, et c'est certainement injuste, mais bon... Un jeune groupe à suivre d'un œil...

L'ouverture des portes 1 heure à l'avance expliquée, je peux donc me concentrer sur Crocodiles qui préparent leur matériel. Je suis un peu inquiet pour Juan-Carlos qui n'a pas encore fait son apparition, et qui risque de manquer le groupe...

2011 03 Crocodiles Sala Heineken 025

21 h : les Crocodiles attaquent, ah ah ! Superbe look rock'n'roll, trois garçons, deux filles (batterie et claviers), avec un chanteur qui m'évoque le Lou Reed junkie et famélique de 1974 : lunettes noires, profil austère, gestes saccadés, oui, une belle bête de scène. A sa droite, en face de moi, un guitariste qui déménage, intense. Une section rythmique rude avec un son de basse rocailleux et saturé comme on les aime (enfin comme je les aime, moi !). La musique n'a pas non plus trop d'influences visibles, et c'est (encore une fois) bien comme ça. De la pop sixties gouailleuse et un peu dégénérée, qui n'aurait pas démérité au CBGB en 77, avec les riffs de guitare qui cisaillent et crachent par là-dessus. Je n'ai pas l'impression que, à première écoute, les chansons soient transcendantes, malheureusement, mais le tout est fort, élégant, excitant. Un beau set de rock'n'roll à la fois intemporel et moderne. Bien, très bien même. Crocodiles.

Juan Carlos l'a finalement loupé ce set, et il se pointe quand on met en place le matériel de White Lies, curieusement non pas par le fond de la scène, mais en passant par la salle, sur ma gauche...

22 h 05 : après les lumières uniformément bleues de Transfer et celles invariablement rouges de Crocodiles, un vrai light show – avec fumigènes - illumine l’entrée en scène de White Lies : pas très fair play, ça, et ce d’autant que le son me semble aussi bien plus clair et fort que pour les deux premières parties. Bon, je suis surpris de voir que White Lies sont cinq sur scène, et je ne me souvenais pas du look du grand bassiste, désormais un peu dégarni et barbu, qui occupe une place assez centrale et concourt même aux vocaux, il faudra que je vérifie sur mes photos de la Maroquinerie... Harry McVeigh (le chanteur), lui, avec 2 années en plus, n’a guère changé, il ressemble toujours à un mélange de Matt Damon constipé et de Ian Curtis trop calme, le contraire même du charisme, au point que ça en devient même vaguement ridicule quand il s’essaye à animer le public : s’il y a quelqu’un qui n’est pas fait pour la scène, c’est bien lui,

2011 03 White Lies Sala Heineken 085

et il plombe littéralement le set de White Lies, ce qui est dramatique quand on sait déjà le côté ampoulé, vaguement pâteux de leur musique. Bref, les soixante-dix minutes qui vont suivre, si elles vont nous révéler un groupe qui a clairement mûri par rapport à leurs (pénibles) débuts, vont aussi me prouver définitivement que White Lies ne sera jamais qu’un groupe de seconde zone, un groupe incapable d’insuffler ni émotion ni force dans des chansons qui – si l’on ignore les paroles, redoutablement crétines – sont plutôt bonnes... Mais de toute façon, les centaines de fans féminines qui ont rempli la Sala Heineken ce soir n’en ont visiblement rien à faire, et chantent en chœur, avec tout plein de bonheur dans leurs grands yeux brillants, les paroles des chansons. J’ai l‘air de rigoler, comme ça, mais non, en fait : il y a aura ce soir, grâce à la ferveur du public et seulement grâce à elle, un semblant d’atmosphère de concert de rock... Oui, sans le public, l’enchaînement de 14 morceaux (dont 3 en rappel), la plupart sur un tempo similaire, portés (?) par les vocaux monocordes et peu enthousiasmants de ce brave Harry, aurait vite tourné à l’épreuve... Relevons quand même Farewell to the Fairground, qui, sans que je sache vraiment pourquoi, m’a un peu réveillé, et puis, contre toute attente, le rappel, plutôt constitué de morceaux moyens, où une certaine profondeur s’est dessinée : le final sur Bigger Than Us n’a pas été si mal que ça, avouons-le ! Le set a néanmoins été l’occasion de quelques passages assez « embarrassants », comme à chaque fois que Harry essayait de se montrer joyeux drille, ou encore lors de la ridicule version de To Lose My Life (qui n’est pourtant pas une mauvaise chanson...). Le pire pour moi a été – mais c’est là la source de mon ressentiment envers White Lies, je l’admets bien volontiers... – la conclusion du concert avant le rappel, soit Death, une chanson qui a toujours été particulièrement déplacée, mais qui m’a paru presque infâme dans le contexte de la menace nucléaire régnant au même moment sur le Japon. C’est sans doute moi qui vois des problèmes éthiques là où il n’y en a pas (par exemple dans la tête des midinettes de 17 ans fans de White Lies), mais j’aurais apprécié que le groupe fasse ce soir l’impasse sur sa fascination puérile pour la Mort, le suicide, etc. Allons, Harry, grandis ! La vie, la Musique, c’est autre chose.

2011 03 White Lies Sala Heineken 076

Je suis sorti de là à 23 h 20, décidé à ne plus perdre mon temps avec White Lies, mais pas déçu par une soirée qui m’a permis d’entendre deux groupes intéressants, que je suivrai désormais. Vendredi soir, c’est LE GRAND SOIR pour mon ami Juan Carlos, Liam is in town, et on bravera la foule déchaînée pour aller voir son Beady Eye ! »

 

Les musiciens de White Lies sur scène :

Harry McVeigh (voice, guitar)

Charles Cave (bass, voice)

Jack Lawrence-Brown (drums)

Tommy Bown (keyboards)

 

La setlist du concert de White Lies :

A Place to Hide (To Lose My Life – 2009)

Holy Ghost (Ritual – 2011)

To Lose My Life (To Lose My Life – 2009)

Strangers (Ritual – 2011)

E. S. T. (To Lose My Life – 2009)

Is Love (Ritual – 2011)

Streetlights (Ritual – 2011)

Farewell to the Fairground (To Lose My Life – 2009)

Peace & Quiet (Ritual – 2011)

The Price of Love (To Lose My Life – 2009)

Bad Love (Ritual – 2011)

Death (To Lose My Life – 2009)

Encore:

Unfinished Business (To Lose My Life – 2009)

The Power & the Glory (Ritual – 2011)

Bigger Than Us (Ritual – 2011)

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Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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