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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
9 mai 2016

QOTSA / Two Door Cinema Club / Toro Y Moi - Samedi 30 Mars 2013 - Jockey Club (São Paulo) / Lollapalooza Brasil 2013

2013 03 Lollapalooza Dia 2 Billet Verso

« Il me faut quand même être sérieusement en mal de rock'n'roll pour me lancer dans une telle mission suicide au Festival Lollapalooza Brasil, avec des dizaines de milliers de kids paulistanos et autres aussi sevrés que moi, dans une ambiance bonne enfant, mais quand même pour le moins éprouvante ! La liste des groupes proposés était, il faut bien l'avouer, des plus alléchantes, au moins pour les deuxième et troisième jours : Black Keys, QOTSA, Franz Ferdinand, Two Door Cinema Club, Hot Chip, Alabama Shakes, Foals, Kaiser Chiefs, The Hives... une sorte de sans faute ou presque (il y a aussi les épouvantables Killers et les ridicules Pearl Jam pour attirer les masses, mais le festival parfait n'existe pas...). Et puis, bien entendu, on se rend compte quelques jours avant le festival, après avoir acheté des billets à prix d'or, qu'il sera tout-à-fait impossible d'assister aux trois quarts des shows potentiellement intéressants pour cause de superposition d'horaires ou de distance infranchissable (à travers la foule) entre les différentes scènes. On se construit alors un programme minimum... pour se rendre compte en arrivant vers 15 heures sur le site superbe du Jockey Club de Sao Paulo que même le minimum est absolument irréaliste, vu les milliers de spectateurs déjà entassés comme des sardines devant les deux principales scènes, dans la boue (car il a copieusement plu le premier jour du Festival), la chaleur de l'après-midi et les relents de bière (Heineken sponsorise)...

Pour tout dire, j'ai immédiatement envie de fuir, d'autant que je me rends compte qu'il va m'être impossible de retrouver mon collègue Julio au milieu de cette marée humaine... mais un restant d'orgueil mal placé m'oblige à rester et à me lancer bravement au milieu de la foule devant la scène Cidade Jardim où Toro Y Moi est en train de terminer son set. Voici un nom que j'ai souvent entendu mentionner positivement, mais ce que j'en entends pendant une petite vingtaine de minutes me paraît totalement inintéressant, sans doute parce que ce genre d'électro assez intello et pointue est largement déplacée dans un festival de masse comme Lollapalooza. Et puis il faut bien avouer que je me concentre sur la technique redoutable que m'a enseigné au fil des années l'ami Vincent pour me faufiler sans dégâts au milieu d'une foule compact. J'arrive à atteindre ce qui est plus ou moins le cinquième rang, je suis à trois mètres de la barrière, pas trop mal pour attendre Two Door Cinema Club, mon premier objectif de l'après midi. L'attente (une heure) me paraît longue au milieu des post ados braillards et excités, sans assez d'espace pour pianoter sur mon iPhone, en essayant de garder l'équilibre dans la boue glissante.

2013 03 TDCC Lollapalooza Dia 2 Jockey Club SP 036

16h30 : Les jeunes Irlandais de Two Door Cinema Club sont là, attaquant leur set dans le soleil de l'après midi, ce qui prive quand même n'importe quel show de rock de sa part de magie. Il me faut tout de suite reconnaître deux choses : d'abord, que de la magie, Alex Trimble et ses copains n'en dégagent guère, avec leur allure de jeunes rosbifs ordinaires... Ensuite, que le son est ridiculement bas, ce qui va réduire l'heure qui suit à un exercice de singalong ridicule, les voix du public teenage surexcité couvrant complètement celle de Alex, voire même la totalité des instruments. Consternant ! Je dois me contenter du spectacle, pas très affriolant, de la tronche d'endive rougeaude d'un Alex déjà bien rondouillard pour son âge, tribu à la qualité de la bière et à l'absence endémique de soleil en Irlande du Nord, ou, alternativement, des facéties du bassiste Kevin Baird, en marcel et pantalon cacad'oie pas très seyants (l'élégance britannique n'est jamais arrivée en Irlande, c'est clair)... Heureusement, TDCC a des chansons, des vraies, qui sont - sur disque - irrésistibles (Do You Want It All?, This Is the Life. I Can Talk, et le fantastique What You Know en final) et qui font que, tous comptes faits, ces 55 minutes ne seront pas ennuyeuses : il suffit de se concentrer et de retrouver dans sa tête la magie de ces mélodies joyeuses, bondissantes, et de chanter avec tout le monde, en acceptant que les conditions ne permettent pas de profiter réellement d'un tel concert purement et simplement pop. Pour conclure, je dirai que TDCC est encore loin de la puissance et de la grâce scénique de Franz Ferdinand, un groupe auquel les critiques les comparent : la musique - ou ce que j'ai pu en entendre - m'a semblée assez mécanique, sèche, pas très excitante, malgré le travail intéressant de Sam Halliday à la guitare. De toute manière, un groupe que je devrai revoir dans de meilleures conditions.

Il reste maintenant 1h15 à attendre l'un de mes groupes favoris de la dernière décennie, les redoutables Queens Of The Stone Age de Josh Homme. Le temps s'est agréablement rafraîchi, la pluie menace un peu, mais ne fera que menacer, et je mets à profit la confusion générale pour me faufiler tranquillement jusqu'au deuxième rang, dans une position parfaite (... ou presque, la barrière aurait bien entendu été l'idéal, mais pour cela, il aurait fallu arriver à 11 heures du matin !) pour QOTSA. En fond sonore, on entend Brittany Howard qui donne bien de la voix avec ses Alabama Shakes sur une scène voisine, et comme ça, elle me semble avoir encore gagné en puissance...

2013 03 QOTSA Lollapalooza Dia 2 Jockey Club SP 090

18h45 : La nuit tombe, ce qui est mieux pour le rock, et Josh Homme, le géant roux - un peu alourdi, un peu marqué par les années - entre en scène dans le délire général. Queens Of The Stone Age me semble au premier coup d'oeil avoir changé, mais il n'y a en fait que le batteur qui soit nouveau (a priori je regrette le départ du génial Joe Castillo, mais Jon Theodore, le nouveau batteur, s'avérera absolument impeccable lui aussi...) et Michael Schuman qui a changé de look assez radicalement en se coupant les cheveux. Sinon, sur le côté gauche de la scène, loin de moi, Troy Van Leeuwen et Dean Fertita sont bien là tous les deux, fidèles à leurs postes et excellents musicalement. Le set démarre de manière parfaite (son et lumières au top, quel professionnalisme par rapport à TDCC !), mais surtout merveilleusement excitante avec The Lost Art of Keeping a Secret, suivi d'une version supersonique de No One Knows, sans doute la meilleure que j'aie entendue sur scène. Deux morceaux, et les dogts dans le nez, tout en facilité et en élégance racée, Homme et ses QOTSA enfoncent toute la concurrence. J'ai déjà décidé de ne pas rester pour les Black Keys ensuite, car il n'y a pas un groupe en ce moment qui puisse rivaliser en puissance avec QOTSA sur scène. Je hurle, je pleure de joie, je saute comme un haricot mexicain croisé avec un prion de vache folle, c'est ça, le PUTAIN DE ROCK'N'ROLL, c'est ça, c'est si simple, et si rare à la fois ! Le QOTSA de 2013 est moins hard, moins lourd, plus léger, plus rapide, plus sec, plus nerveux... tout ce que j'aime personnellement : cheveux courts, idées longues, l'héritage punk boosté par la classe mélodique, une technique impressionnante (chaque solo de Homme ira ce soir droit au but, incisif et brûlant ! Sans logorrhée inutile, sans effets clinquants !), et une brutalité sans appel. Bien sûr, le set (1h05 seulement, dommage !), composé de classiques avec une insistance particulière sur le génial "Songs for the Deaf", ne restera pas toujours à ce niveau, sublime, mais... presque. Sick Sick Sick explose les compteurs, Burn the Witch, lent et menaçant, est le moment le plus classiquement "hard" de la soirée, mais c'est la magnifique version - avec les claviers impériaux de Fertita -  de Make It With Chu qui sera vraiment le "diviseur des eaux", illustrant combien QOTSA est un GRAND groupe. Magnifique, oui ! On regrettera le synthé envahissant sur Go With the Flow, mais on oubliera tout cela bien vite avec le final parfait, qui fera basculer la foule dans l'hystérie (et moi aussi !), l'inévitable et inoxydable et adorable (si, si !) A Song for the Dead. E.X.T.R.A.O.R.D.I.N.A.I.R.E.

2013 03 QOTSA Lollapalooza Dia 2 Jockey Club SP 193

Pas question de redescendre après cette grande claque, je quitte les lieux, sans avoir réussi à retrouver Julio, perdu de l'autre côté de l'hippodrome. Et puis, il faut que je ménage mes forces pour demain, le programme n'est pas mal non plus. Même si je suis déjà satisfait de Lollapalooza Brasil 2013 ! »

 

La setlist du concert de Two Door Cinema Club :
Sleep Alone (Beacon - 2012)
Undercover Martyn (Tourist History - 2010)
Do You Want It All? (Tourist History - 2010)
This Is the Life (Tourist History - 2010)
Wake Up (Beacon - 2012)
You're Not Stubborn (Tourist History - 2010)
Sun (Beacon - 2012)
Pyramid (Beacon - 2012)
I Can Talk (Tourist History - 2010)
Next Year (Beacon - 2012)
Something Good Can Work (Tourist History - 2010)
Handshake (Beacon - 2012)
Eat That Up, It's Good for You (Tourist History - 2010)
Someday (Beacon - 2012)

What You Know (Tourist History - 2010)


La setlist du concert de QOTSA :
The Lost Art of Keeping a Secret (Rated R - 2000)
No One Knows (Songs for the Deaf - 2002)
First It Giveth (Songs for the Deaf - 2002)
Sick, Sick, Sick (Era Vulgaris - 2007)
Burn the Witch (Lullabies To Paralize - 2005)
Monsters in the Parasol (Rated R - 2000)
Hangin' Tree (Songs for the Deaf - 2002)
Make It Wit Chu (Era Vulgaris - 2007)
My God Is the Sun (New song)
Little Sister (Lullabies To Paralize - 2005)

Better Living Through Chemistry (Rated R - 2000)
Do It Again (Songs for the Deaf - 2002)
Go With the Flow (Songs for the Deaf - 2002)

A Song for the Dead (Songs for the Deaf - 2002)

 

Note : chronique déjà publiée à l'époque sur mon blog manitasdeplata.net

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Commentaires
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Bonjour. Je ne suis pas du tout d'accord avec l'épithète "ridicule" accolé à Pearl Jam. Au contraire! La bande à Eddie Vedder est passé maître dans l'art de donner des concerts marathons comme si leur carrière en dépendait. Je les ai vus 2 fois et je les inclurait sans hésitation parmi les 5 meilleurs noms qu'il m'ai été donné de voir "live". Des gigs de 2h30 - 3 heures en moyenne avec des chansons qui changent tous les soirs et font la part belle aux raretés. Bien des groupes en prendraient de la graine! A ce titre, le magazine Rolling Stone les avait inclus au même niveau que le Grateful Dead, Bruce Springsteen, les Who ou U2.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien sûr, vous devez avoir vos raisons les concernant mais je gage que beaucoup de fans de rock auraient un avis similaire au mien. Cordialement. :)
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  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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