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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
29 janvier 2014

Elliott Murphy - Vendredi 6 Novembre 2009 - Circulo de las Bellas Artes (Madrid)

2009 11 Elliott Murphy 012« Est-ce une bonne idée de voir, année après année, un artiste sur scène plus d'une fois par an, quelle que soit l'admiration qu'on peut ressentir pour lui ? Pas sûr que, quelque part, on ne courre pas le risque de l'usure, de la banalisation, l'excitation de l'inconnu et de la découverte ayant peu à peu disparu. C'est donc avec un peu d'appréhension que j'ai pris ma place pour revoir Elliott Murphy - ça fera la 9ème fois depuis 1975, quand même ! Et puis Pat, fan numéro 1 - ou presque - de Murph the Surf, a décidé de faire le voyage à Madrid pour l'occasion, donc...

Ce soir la circulation est fluide dans Madrid, pour cause de week-end prolongé... Nous arrivons donc (une fois de plus) les premiers avec Pat alors que les portes du petit théâtre qui abritera ce soir le set d’Elliott Murphy and the Normandy All Stars ne sont pas encore ouvertes. Pat rencontre dans le hall ses collègues (lol) du fan club d'Elliott, décidément, ils sont partout... Mais une petite déception m'attend à l'entrée : je découvre que je me suis complètement mépris sur l'organisation interne de la salle, et que je me suis royalement payé une place au balcon, et sur la partie gauche en plus : à l'inverse de ce qui se fait en général à Paris, le parterre est numéroté et pas les balcons ! Mais bon, je me console en me disant que Pat, elle qui a fait tant de kilomètres pour venir, est bien placée, au premier rang du parterre !

2009 11 Elliott Murphy 029La scène du théâtre est assez dépouillée, et la quantité de matériel est minimale, mais l'acoustique de la salle devrait être bonne, donc pas de souci : de toute façon, l'ambiance XIXe siècle de l'endroit - dorures, sièges en velours vert usé et vague odeur de poussière flottant dans l'air - n'encourage pas aux excès de rock'n'roll : on verra ce qu'Elliott saura faire de ce lieu un tantinet anachronique... 21 h 45, Elliott et Olivier entre en scène pour attaquer l'habituelle introduction acoustique du set : pas le moment que je préfère, je dois dire, même s'il est désormais réduit à une chanson et pas deux ou trois comme jadis. Et là, tout de suite, consternation : le son est mauvais ! Oh, tout est bien audible (heureusement, vu le dépouillement...), mais on sent une résonnance désagréable, une impression de creux et d'écho... qui ne fera qu'empirer lorsque le groupe sera au complet, et que les chansons deviendront plus électriques ! Bref, cette idée d'un théâtre était une fausse bonne idée, et si l'on ajoute la froideur et la distance qu'ajoute le fait que le public est assis (bon, le public madrilène, même plus tout jeune, se lèvera régulièrement d'enthousiasme sur les moments les plus intenses du set,... mais pour se rasseoir ensuite, sans doute fatigué de l'effort !), et aussi le fait que je suis perché sur mon balcon, ce qui me confère une position en surplomb, parfaite pour tout observer, mais pas idéale pour s'immerger dans la musique comme cela doit se faire. Si l'on ajoute que j'étais fatigué par l'absence de sommeil et des voyages en avion incessants, je dois bien admettre que cette soirée n'aura pas été la meilleure que j'aurai passée en compagnie de Murphy !

2009 11 Elliott Murphy 037Mais bon, je n'ai honnêtement pas grand chose à reprocher à notre troubadour et ex-rock star favori ; d'abord, il y a eu une sympathique renouvellement de la set list, qui justifie largement de revoir Elliott une seconde fois cette année : j'ai particulièrement apprécié l'interprétation de Mercy, un vieux morceau un peu oublié, et de Just Like Steve McQueen, introduit par une jolie anecdote sur la rencontre entre "la belle Ali McGraw" et Elliott dans les années 80. Les quelques nouveaux morceaux, dont un Rain Rain Rain ludique et joyeux, indiquent une possible nouvelle orientation (?) de Murphy, vers une musique plus basique, simple et populaire, qui ne lui vaudra certainement pas un succès tardif, mais ajoute un côté festif à son set. Pour le reste, nous avons eu droit à la plupart des morceaux de bravoure, ou presque, que nous connaissons bien désormais : l'envol magnifique sur Green River - grande chanson ! -, le solo superbe d'Olivier sur A Touch of Kindness, le medley Last of The Rock Stars / Shout, le moment d'émotion (souvenirs d'enfance avec papa et Brooklyn dans le film...) sur On Elvis Presley's Birthday, etc. Les Normandy All Stars sont toujours un groupe aussi soudé et efficace, d'où émane une vraie joie d'être ensemble, qui repose quand même largement sur la complicité entre Olivier et Elliott. Elliott, lui, irradie son habituelle générosité, son sens de l'humour impeccable, son attention permanente aux réactions de son public qu'il chérit visiblement...

Mais, comme je suis d'humeur un peu chagrine ce soir, je vais me concentrer sur ce qui me frustre avec Murphy, à force de le voir et de le revoir : des détails, oui, comme cette manie de gâcher l'un de ses plus beaux morceaux, Diamonds By The Yard, en le jouant en conclusion avant les rappels, et en le morcelant avec les traditionnelles introductions et solos des musiciens ; ou comme la fausse bonne idée de conclure la soirée en acoustique sans amplification : jouer des merveilles comme Anastasia, Drive All Night et Rock Ballad, sans qu'on puisse en entendre vraiment

2009 11 Elliott Murphy 056

l'interprétation, c'est amusant cinq minutes (on chante tous en chœur, tout doucement), mais c'est quand même du gâchis ; mais surtout un problème de fond, la permanence de cette formule semi-acoustique, avec ce son particulier mais finalement assez fatigant des guitares sèches amplifiées, qui ne rend pas hommage à la force et à l'énergie "rock" d'une bonne partie de la discographie d'Elliott... Allez, Elliott, garde ton groupe de Frenchies sympathiques, et surtout l'extraordinaire Olivier, encore une fois déchaîné ce soir, mais repasse "au tout électrique", comme autrefois. On est tous prêts à se cotiser pour t'acheter une nouvelle guitare et un bel ampli !

Bon, après plus de deux heures et demi, le public en liesse accepte de laisser Elliott filer, mais il revient sur scène pour vendre ses nouveaux T-shirts et son dernier Live (CD/DVD), ce qui nous permet, comme c'est le rituel avec lui, d'aller tailler le bout de gras. Pat se fait photographier sur les genoux de son idole, et je plaisante avec Elliott sur le fait que, depuis son show â la Mairie du VIe, il s'est "institutionnalisé"...

Au final, malgré les circonstances qui ont joué "contre moi", je ne pourrais pas dire qu'Elliott et sa bande ont été moins bons que d'habitude - vu les réactions du public de Madrid, moins blasé que moi -, et, à l'annonce qu'il y aurait un "bis" en janvier dans une autre salle - plus rock, on espère ! -, je me dis que j'aimerais bien y retourner pour effacer le souvenir mitigé de cette soirée… »

Cette chronique avait été publiée à l'époque sur les blogs suivants : http://www.loindubresil.com/archives/2009/11/09/15720372.html et http://concertsrnrm.blogspot.co.uk/search/label/MURPHY%20ELLIOTT?updated-max=2010-03-27T16:01:00-07:00&max-results=20&start=2&by-date=false

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Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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