Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
24 octobre 2014

Okkervil River / The Drums - Jeudi 1er Septembre 2011 - Teatro Circo Price (Madrid)

2011 09 Okkervil River & The Drums Teatro Circo Price Billet

« Pour notre rentrée concerts, nous ne sommes pas gâtés : une manifestation monstre bloque les environs d'Atocha et nous restons bloqués plus d'une heure dans un embouteillage horrible qui me rappelle Paris ! Brrr... Je décide d'abandonner la voiture dans le parking souterrain le plus proche et de parcourir les derniers 1500 mètres à pied. Inés et moi arrivons du coup après l'ouverture des portes du Teatro Circo Price, mais il y a de toute manière tellement peu de gens que se placer au premier rang n'est pas un problème. Ouf !

2011 09 Okkervil River Teatro Circo Price 051

Okkervil River, j'ai vraiment aimé les albums jusqu'au dernier qui m'a sérieusement refroidi. Mais bon, je ne les ai jamais vu sur scène, ce qui fait que ce duo surprise avec The Drums (pas grand-chose de commun entre les deux groupes, hormis leur nationalité !) fait bien mon affaire...

21 heures pile, la bande à Will Sheff investit la scène et attaque avec mon titre préféré de "I am very far", Wake and Be fine. Will est égal à lui-même (du moins si je me réfère aux vidéos que Gilles m'a passées), c'est-à-dire échevelé, intense, extatique, toujours à demi courbé ou au contraire tendu vers le ciel. Okkervil River, c'est un drôle de groupe, quand même, qui joue une musique bancale, jamais tout-à-fait efficace, avec une section rythmique qui ne rythme pas grand-chose, et une sorte de maladresse qui explique sans doute l’insuccès commercial du groupe mais qui constitue certainement une grande partie de son charme. Le reste du groupe a toujours été largement variable, sinon dispensable, tant c’est Will qui en est l’âme et le centre, et je dois dire que je n’ai jamais particulièrement prêté attention aux autres musiciens... Mais ce soir, en face de nous, donc légèrement sur la gauche, il y a une jeune femme à la guitare (Lauren Gurgiolo, apparemment), vêtue de manière bohème et sexy, et je dois dire que son enthousiasme (un petit sourire en permanence sur le visage, caché derrière sa mèche) et son énergie seront pour beaucoup dans le plaisir du concert à venir.

J’ai émis de nombreuses fois des réserves quant à la récente orientation plus « rock » (comme sur Rider, dont ils interpréteront une version bien supérieure à celle de l’album) d’Okkervil River, une orientation qui met en lumière les limitations techniques d’un groupe qui a du mal à être « puissant » (on est loin d’Arcade Fire, pour évoquer une comparaison que j’ai déjà lue dans la presse) et qui est au contraire brillant dans les chansons sinueuses, romantiques et brisées. Pourtant, en live, avec l’excellent son du Teatro Circo Price, je dois admettre que Will Sheff va réussir régulièrement à « mettre le feu » à la salle pendant la courte heure du concert, jusqu’au final tonitruant de Unless It Kicks, mémorable et assez sidérant (Inés me regardera à ce moment-là avec de la surprise dans le regard...) : impossible de ne pas reconnaître que The Valley, cette chanson presque simpliste qui ouvre « I am very far », devient réellement impressionnante et jouissive sur scène, clairement un nouveau « classique » dans le répertoire d’Okkervil River.

2011 09 Okkervil River Teatro Circo Price 085

Malgré tout, je reste persuadé que les chansons de « The Stage Names / The Stand Ins » restent inégalables, et je serai comblé ce soir avec tous les meilleurs titres de cette doublette : A Girl In Port (émotion, émotion...), John Allyn Smith Sails, Lost Coastlines et donc, en final, Unless It Kicks. Une set list qui ne sera donc pas loin de la perfection pour moi, et pour pas mal de spectateurs autour de moi, qui paraissent ravis : car si j’avais craint que ce soit The Drums qui attirent la majorité du public, je suis rassuré de voir pas mal de gens chantant en chœur les paroles compliquées de Will Sheff. A noter un groupe de vrais fans de tous âges sur les gradins, menés par une brave dame qui se fâchera tout rouge contre le service d’ordre qui viendra lui interdire de prendre des photos de son groupe favori avec son appareil « professionnel » (personne ne viendra me chercher des noises avec mon Lumix, malgré l’interdiction officielle de photos qui sévit dans ce théâtre...).

Pas de rappel malheureusement, vu l’heure qui s’avance : c’est dommage, mais pas dramatique. Lauren me passe sa setlist, ce qui fait toujours plaisir, et termine donc ce joli set d’Okkervil River sur une note sympathique : ça aura été une belle heure de bonne, d’excellente musique intense, ambitieuse, différente...

20 minutes montre en main pour remplacer l’intégralité du matériel d’Okkervil River par celui de The Drums, je dois dire que le professionnalisme derrière ce genre de performance m’impressionne. Il est donc 10 h 20 quand Jonathan Pierce, Jacob Graham et leur backing band (car, vu les changements de personnel, c’est bien de cela qu’il s’agit, The Drums) investissent la scène et attaquent... avec deux chansons inconnues de leur nouvel album, « Portamento », pas encore sorti ! Je sens un certain flottement dans le public, on est loin de l’enthousiasme teenage de l’année dernière à la Sala Heineken ! Et ça ne va pas vraiment s’arranger : la version de Best Friend jouée ensuite est presque méconnaissable, à cause d’un son très moyen (20 minutes, ce n’était peut-être pas assez pour tout préparer !!) et d’une approche musicale qui tranche avec ce qu’on connaissait de The Drums jusque-là : ce ne sont plus tant les Smiths et les Beach Boys qui sont évoqués, mais plutôt Joy Division et New Order (beaucoup de claviers et de rythmiques métalliques et dance...). Ça surprend, il faut bien l’admettre, même s’il est indéniable que pas mal des nouveaux morceaux sont plutôt puissants. Le groupe qui nous dit entamer sa nouvelle tournée avec cette date madrilène, est beaucoup plus crispé, moins ludique et enthousiaste qu’avant, mais cette nouvelle maturité me paraît assez prometteuse : avec ce virage à angle droit, assez saisissant, The Drums jouent quitte ou double. Soit le public suivra et The Drums peut devenir un jour un groupe important, soit c’est « la fin des haricots »...

2011 09 The Drums Teatro Circo Price 110

Ce qui sera inquiétant ce soir, c’est qu’une certaine apathie va s’installer dans la salle, le public ne reconnaissant pas « son » groupe (voir la version de Down By The Water, loin du plaisir de la dernière fois), et qu’au final, après un bon début, le set sera finalement décevant. Oh bien sûr, Jacob Graham reste un showman né, assez proche de Morrissey, avec une bonne voix et une sensibilité « artistique » innée (Inés me fera plusieurs fois savoir qu’elle est impressionnée par la prestance et les mouvements gracieux du chanteur), mais ce ne sera pas suffisant. Oui, la dureté nouvelle de The Drums impressionne, en particulier sur Me and the Moon, et sur le premier single du nouvel album, Money, mais cette évolution / révolution s’opère en sacrifiant quasi intégralement le passé du groupe : la preuve en sera faite de manière assez cinglante, je trouve, par l’incroyable exclusion de Let’s Go Surfing de la setlist. Quand, après une heure dix, le rappel se boucle sans que cette chanson magique ait été jouée, et que les lumières se rallument, le public reste sur place, tétanisé, frustré, incrédule, et refuse un bon moment de sortir de la salle ! La mauvaise humeur, la déception générale était presque tangible alors que le Teatro Circo Price finit par se vider...

Il est 23 h 30, temps de regagner nos pénates : une longue marche dans la nuit nous attend d’abord, mais ce seront les chansons de Okkervil River et non celles de The Drums qui nous accompagneront. Un signe. »

 

La setlist du concert de Okkervil River :

Wake and Be Fine (I am Very Far – 2011)

For Real (Black Sheep Boy – 2005)

Rider (I am Very Far – 2011)

Black (Black Sheep Boy – 2005)

A Girl in Port (The Stage Names – 2007)

John Allyn Smith Sails (The Stage Names – 2007)

The Valley (I am Very Far – 2011)

Your Past Life as a Blast (I am Very Far – 2011)

Our Life Is Not a Movie or Maybe (The Stage Names – 2007)

Lost Coastlines (The Stand Inns – 2008)

Unless It's Kicks (The Stage Names – 2007)

 

2011 09 The Drums Teatro Circo Price 152

La setlist du concert de The Drums :

What You Were (new song)

I Need a Doctor (new song)

Best Friend (The Drums – 2010)

Me and the Moon (The Drums – 2010)

If He Likes It Let Him Do It (new song)

Book of Stories (The Drums – 2010)

Money (new song)

I Need Fun in My Life (The Drums – 2010)

Forever and Ever Amen (The Drums – 2010)

Book of Revelation (new song)

Days (new song)

Down by the Water (The Drums – 2010)

How It Ended (new song)

Encore:

It Will All End in Tears (The Drums – 2010)

The Future (The Drums – 2010)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité