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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
15 août 2017

Thee Oh Sees - Mercredi 14 Septembre 2016 - La Cigale (Paris)

2016 09 14 Thee Oh Sees Cigale Billet« Deux semaines seulement ce sont écoulées depuis Rock En Seine, ce qui fait que je n'ai pas vraiment une impression de "reprise" avec ce premier concert de la saison 16-17, mais je suis quand même ravi d'être là à la Cigale pour découvrir en live Thee Oh Sees, un groupe dont j'ai carrément manqué la montée en puissance. Thee Oh Sees, c'est aussi la première étape pour moi d'un retour volontaire vers des musiques plus extrêmes, que j'ai le sentiment d'avoir abandonnées ces dernières années, largement d'ailleurs pour des raisons de pacification familiale : il n'est pas si facile pour les autres de partager un appartement ou une voiture avec un fan de musiques bruyantes !

Ouverture des portes à 19h au lieu des 18h30 (hein ?) inscrites sur le billet, mais pas de problème, le soleil brille et la température avoisine encore les 30 degrés en ce chaud été indien que le réchauffement planétaire nous accorde : l'attente sur le trottoir du Boulevard Rochechouard a été plutôt plaisante.

2016 09 14 Magnetix Cigale (8)La Cigale se remplit doucement, d'un public plus jeune, plus hipster que les origines "garage" du groupe ne le laisseraient penser, comme me le fait remarquer l’ami Robert : deux leçons à en tirer, la vaste majorité des gens est venue pour délirer ce soir, et Thee Oh Sees monte en notoriété, ratissant plus large désormais.

19h45 : le duo français Magnetix assure la première partie dans un pur esprit "garage", justement. Agnès est derrière les fûts qu'elle martèle méthodiquement. Stéphane est à la guitare dont il tire les sons distordus qui vont bien (fuzz, reverb quand il faut, l'évangile du Garage Rock), et il chante aussi. Ça peut évoquer un instant les Cramps, mais sans l'outrance ni l'humour. Du coup, même si l'énergie est indéniable, comme les compositions sont peu différenciées, on se laisse rapidement distraire, puis sombrer dans un ennui poli en dodelinant de la tête. 30 minutes de garage "by the book", assez agréable, mais sans surprise... et donc sans grand intérêt.

La Cigale s'est presque complètement remplie pendant que les roadies installent les deux batteries de la nouvelle configuration de Thee Oh Sees, juste au bord de la scène : pas fun pour ceux qui sont au centre au premier rang ce soir ! J'ai bien fait de suivre le conseil avisé de Robert, qui recommandait de se placer sur la coursive - pour éviter d'asphyxier au milieu d'un mosh pit prévisible - et à gauche, John Dwyer étant confiné sur la droite de la scène dans un espace assez réduit devant ses impressionnants amplis.

2016 09 14 Thee Oh Sees Cigale (8)20h50 : alors, ces quatre roadies qui s'affairaient depuis une quinzaine de minutes à régler tout le matériel sur scène, c'était en fait le groupe ? La transition entre balance (le groupe est arrivé tard, leur camionnette s'arrêtant devant la Cigale en même temps que j'y arrivais moi-même...) et concert est ténue : une brève salutation de John Dwyer, et c'est parti ! D'ailleurs les mecs de la Cigale hésitent quelques instants à éteindre les lumières... Finalement, cette simplicité un peu punk sied bien à Thee Oh Sees, quatuor de rock psyché / garage brutal et emphatique, visiblement déterminé à donner un maximum à son public déchaîné... malgré la température ambiante élevée dans la Cigale, une fournaise, un sauna qui rappellera les pires (les meilleurs ?) moments du Bataclan...

Bon, la première chose qui accroche le regard de celui ou celle qui, comme moi, découvre Thee Oh Sees sur scène, c'est le physique étonnant de John Dwyer, une sorte de grand échalas noueux et musclé au visage cartoonesque, dont il accentue d'ailleurs l'étrangeté par des grimaces comiques : John a un jeu de scène bizarre, fait de poses exagérées et de grands pas écartés, les genoux bien haut. Il tient de plus sa guitare (un modèle très 80's, à la forme et la transparence post-moderne / has been) bien remontée au niveau de la poitrine, au point que l'on peut légitimement se demander comment il fait pour en jouer, et aussi bien. Au centre de la scène, les deux batteries côte à côte de Dan et Ryan sont réellement le centre, le cœur battant, le ventre de la musique ce soir : les deux batteurs déchaînés font indiscutablement le spectacle et contribuent à l'hystérie qui se déclenche dès le premier morceau dans la fosse. A droite, Tim, le bassiste au physique ordinaire, contribue à cimenter et propulser cette rythmique toute puissante qui fait naître de grandes vagues d'agitation dans le mosh pit (…en fait la quasi-totalité de la salle...).

S'il y a immédiatement un regret que l'on peut avoir, c'est bien que la guitare tellurique de Dwyer semble au second plan par rapport aux martèlements des deux batteurs : et encore, je suis en face des amplis de guitare, je n'ose imaginer ce que ça peut donner dans le reste de la salle... Un défaut du son qui n'arrivera pas à être corrigé pendant le set, malgré la demande des musiciens. C'est évidemment dommage puisque cette guitare est quand même la raison numéro 1 pour laquelle on aime ce groupe, non ?

2016 09 14 Thee Oh Sees Cigale (40)Bon, sinon, il est indéniable que l'enchaînement continu de morceaux accrocheurs et frénétiques, souvent chantés par Dwyer d'une petite voix haute, est d'une grande efficacité : le sol de la Cigale est redevenu ce vaste trampoline qui caractérise les soirées les plus punks, et les stage divers et slammers se succèdent inlassablement, offrant un spectacle amusant… mais détournant finalement un peu trop l'attention de la musique et de ce qui se passe sur scène ! C'est ainsi que je constate que de plus en plus de jeunes femmes se livrent à cet exercice physique qui fut longtemps l'apanage des mâles, et c'est sans doute une bonne nouvelle pour l'égalité des sexes, sans même parler du fait qu'elles sont quand même plus légères à soulever... Autre surprise, une légère tendance à l'exhibition qui démarre alors qu'un stage diver baisse tranquillement son pantalon, mets la main dans son slip et commence à s'astiquer le poireau de manière provocante avant de sauter dans la foule... Ok ! A partir de là, on pourra montrer ses fesses, ou plus agréable pour moi, exhiber ses seins, le t-shirt remonté pour cacher son visage. Bref, un spectacle ininterrompu, surtout lorsqu'un slammeur imbibé s'écrase la tronche par terre pour avoir trop présumé de la bonne volonté de ses "receveurs"...

Et la musique dans tout ça ? Eh bien, elle est excellente, le groupe alternant brûlots punks ou hardcore, et morceaux plus longs et (un peu) plus atmosphériques. Je crois avoir reconnu du dernier album ("A Weird Exits") Plastic Plant et le sauvage Ticklish Warrior, mais c'est tout... ce qui n'est pas un problème d'ailleurs pour profiter du set. Au bout de quarante minutes, Dwyer annonce qu'il ne reste plus que deux morceaux à jouer, ce qui est un peu raide quand même. Heureusement, le dernier morceau dépassera le quart d'heure ; malheureusement, Dwyer décidera que sa guitare ne fonctionne pas bien et s'arrêtera de jouer - hormis un gargouillis électronique occasionnel sur le mini clavier posé derrière lui sur un ampli -, laissant donc sa section rythmique terminer le concert par un épuisant - et finalement assez ennuyeux - marathon de percussions.

Thee Oh Sees nous abandonnent donc après guère plus de une heure de set, avec ce final très décevant (Robert me confirmera ensuite que Dwyer est coutumier de problèmes techniques plus ou moins sérieux qui l'amènent à jeter ainsi l'éponge...). Le moins qu'on puisse dire est que la frustration est forte, que le public n'est pas content. Malheureusement, malgré de longues minutes à réclamer le retour du groupe, c'est bel et bien terminé !

2016 09 14 Thee Oh Sees Cigale (88)Une assez vilaine conclusion donc pour un set qui a approché à plusieurs reprises l'explosion et la frénésie sans jamais les atteindre tout à fait : une semi déception donc, même si la puissance et l'originalité de Thee Oh Sees ne sont pas à mettre en doute. Un groupe à revoir, espérons-le dans de meilleures circonstances... »

Les musiciens de Thee Oh Sees sur scène :

John Dwyer - vocals, guitar, keyboards

Tim Hellman - bass guitar

Ryan Moutinho – drums

Dan Rincon - drums

Chronique déjà partiellement publiée sur mon blog manitasdeplata.net à l'époque du concert.

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Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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