The Cure - Mardi 15 Mai 1984 - Zénith (Paris)
« Retrouver The Cure reformé – ou plutôt Smith et Tolhurst enregistrant à nouveau sous ce nom avec d’autres musiciens – dans une grande salle comme le nouveau Zénith, devant un public nettement plus mélangé, c’est s’exposer à une forme de déception inévitable : le souvenir des concerts meurtriers de "la grande époque", à l’Olympia (c’était pourtant il n’y a pas si longtemps que cela !) se dissipe lentement, et c’est un groupe désormais presque sage qui égrène les morceaux jalons d’une carrière déjà conséquente, de A Forest à Lovecats, de Three Imaginary Boys à Caterpillar.
Si le nouvel album, "The Top" est séduisant, c’est qu’il entérine l’orientation plus "pop" du groupe de son étrange époque de singles (The Lovecats, The Walk, etc.) tout en retrouvant une sorte d’angoisse existentielle qui enrichit naturellement la musique, le tout dans une ambiance plus psychédélique, mais aussi plus ludique et moins cauchemardesque que naguère.
Sur scène, il est - logiquement - clair que la furie, la folie se sont désormais envolées (les fantômes rouges et grimaçants de "Pornography" sont bien loin…), mais heureusement, avec cette nouvelle "maturité", il reste le look, l’émotion et le talent, dans l’ordre que l’on voudra. On a à la fois l’impression d’assister à l’envol d’un groupe important, et une petite pointe d’énervement à réaliser que tous les autres découvrent ce que l’on sait depuis si longtemps… Les fans, comme nous, du trio fondamental des débuts souffrent en plus de l’absence de l’irremplaçable Simon Gallup à la basse, et à la substitution de Lol Tolhurst à la batterie (il est désormais confiné aux claviers !) : bref, The Cure de 1984 n’est plus vraiment The Cure qu’on a tant aimé, cela ressemble plus désormais au simple véhicule de la musique de Robert Smith !
A plusieurs reprises au cours de son long concert, au cours duquel l’intégralité de "The Top" sera interprétée, et qui se terminera par pas moins de quatre rappels (!), on verra même (ou bien était-ce un mirage ?) l’ombre d’un sourire sur le visage grimé de Robert Smith ! Alors, s’il faut conserver une seule image de ce concert, que cela soit celle de Robert Smith, toujours maquillé mais enfin adulte (?), hésitant entre la morgue du poète baudelairien torturé et la reconnaissance d’un artiste enfin réconcilié avec le succès populaire… »
Les musiciens de The Cure :
Robert Smith – guitar / voice
Porl Thompson – keyboards / guitar / saxophone
Laurence Tolhurst - keyboards
Phil Thornalley - bass
Clifford "Andy" Anderson – drums
La setlist du concert de The Cure :
shake dog shake (The Top – 1984)
play for today (Seventeen Seconds – 1980)
wailing wall (The Top – 1984)
m (Seventeen Seconds – 1980)
primary (Faith – 1981)
dressing up (The Top – 1984)
charlotte sometimes
the empty world (The Top – 1984)
the hanging garden (Pornography – 1982)
piggy in the mirror (The Top – 1984)
the walk (Japanese Whispers – 1983)
bananafishbones (The Top – 1984)
one hundred years (Pornography – 1982)
give me it (The Top – 1984)
a forest (Seventeen Seconds – 1980)
the top (The Top – 1984)
Encore 1:
happy the man
the caterpillar (The Top – 1984)
Encore 2:
bird mad girl (The Top – 1984)
10.15 saturday night (Three Imaginary Boys – 1979)
Encore 3:
three imaginary boys (Three Imaginary Boys – 1979)
the lovecats (Japanese Whispers – 1983)
Encore 4:
killing an arab (single – 1978)
forever
Merci à Jean-Pierre V pour ses photos prises dans des circonstances difficiles !