« Et voilà donc LE génie qui créa Heroin en 1966, en avance d’au moins 20 ans sur le reste du monde, et du coup réinventa le Rock de fond en comble : aujourd’hui, il se prend pour un artiste / compositeur sérieux, adulte, dont le travail est destiné aux gens sérieux et adultes seulement ! Et le pire, c’est qu’il a sans doute un peu raison, tant ce concert appliqué, pontifiant même, arrivera à toucher du doigt la Beauté, à provoquer de grandes et belles émotions...
Magie des mots loureediens, perfection technique éblouissante, relents de trépidations velvetiennes, il manque si peu de choses pour que Lou Reed redevienne indispensable : un minimum d’humour, de distance, de jeu avec le public, avec sa propre image, un minimum de... rock’n’roll en fait... Mais non, je n’ai rien compris, nous sommes censés assister à un spectacle de musique IMPORTANTE – dixit le programme incroyablement prétentieux rédigé par Lou lui-même), et il est interdit, ou c’est tout comme, d’en tirer du plaisir ! Fuck you, Lou ! Quelle pitié de voir tant de talent étouffé par tant d’arrogante connerie ! Quel ennui de devoir s’ennuyer alors que cette musique et ces mots sont si forts ! Pourquoi Lou ne nous laisse-t-il pas seulement le loisir d’écouter tranquillement l’histoire pétrifiante de The Dream, où il parle pour John, et où Andy revit pour un instant ?
Parce que le pire est encore à venir : après l’intégrale – et dans l’ordre – de « Magic & Loss « (une heure et quart), après quelques beaux extraits de « Songs For Drella » et « New York », un massacre ridicule, impardonnable, de Rock’n’Roll, Sweet Jane et Satelite Of Love, tous trois totalement incongrus dans le contexte de cette soirée...
Mortel ! »
PS : Les photos sont de Patrick M.
La setlist du concert de Lou Reed :
Dorita (Magic and Loss – 1992)
What's Good (Magic and Loss – 1992)
Power and Glory (Magic and Loss – 1992)
Magician (Magic and Loss – 1992)
Sword of Damocles (Magic and Loss – 1992)
Goodbye Mass (Magic and Loss – 1992)
Cremation (Magic and Loss – 1992)
Dreamin' (Magic and Loss – 1992)
No Chance (Magic and Loss – 1992)
Warrior King (Magic and Loss – 1992)
Harry's Circumcision (Magic and Loss – 1992)
Gassed and Stoked (Magic and Loss – 1992)
Power and Glory Part II (Magic and Loss – 1992)
Magic and Loss (Magic and Loss – 1992)
Smalltown (Lou Reed / John Cale cover) (Songs From Drella – 1990)
Open House (Lou Reed / John Cale cover) (Songs From Drella – 1990)
Nobody But You (Lou Reed / John Cale cover) (Songs From Drella – 1990)
Images (Lou Reed / John Cale cover) (Songs From Drella – 1990)
A Dream (Lou Reed / John Cale cover) (Songs From Drella – 1990)
Dirty Blvd. (New York – 1989)
Beginning of a Great Adventure (New York – 1989)
Encore:
Rock & Roll (The Velvet Underground song)
Sweet Jane (The Velvet Underground song)
Satellite of Love (Transformer – 1972)