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Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
7 mars 2017

Foals - Mercredi 4 Février 2016 - Olympia (Paris)

2016 02 Foals Olympia Billet« Dans le désert créatif qu'est devenu le rock "indie" de ces toutes dernières années (et je ne parle évidemment même pas du rock "mainstream"), tout le monde s'accorde pour relever le nom de deux groupes qui sortent du lot et gagnent peu à peu une vraie reconnaissance du grand public, sans pour autant se "prostituer" : Tame Impala et Foals. Même si je ne déteste pas Tame Impala, loin de là, ma préférence personnelle va vers Foals, plus abrasif, plus fort émotionnellement. Pas question donc de louper la bande à Yannis Philippakis, que j'avais déjà pu apprécier à Lollapalpoza en Mars 2013 (trois ans déjà !), et qui remplit l'Olympia deux soirs de suite en ce début février.

2016 02 03 Declan McKenna Olympia (8)Arrivé un peu tard, j'assure quand même le premier rang et sa barrière confortable pour mes vieux reins, sur la gauche en face de la sono, soit une place que j'aime bien : bonne vue sur la scène et assurance d'un son impeccable et bien fort dans les oreilles !

20h20 : un quatuor très, très jeune apparaît sur scène : Declan McKenna présente les deux jeunes filles (guitare et batterie) et le bassiste qui l'accompagnent comme "son groupe"... et il utilisera le "je" tout au long de la demi-heure d'un set ma fois assez excellent. Il est donc clair - arrogance ou non - que c'est lui qui compose, commande et chante. D'ailleurs il nous présente l'une des chansons comme un titre qu'il a publié quand il avait 15 ans (mais quel âge a-t-il aujourd'hui ? Il n'en paraît guère plus ! En fait, vérification faite, il n’a encore que 16 ans !!!)... Voici donc un tout jeune homme décidé et sûr de son destin... Et il faut dire que ça fonctionne : même à la première écoute, les chansons sont accrocheuses, fraîches et variées. Si j'attendais a priori, vus les claviers devant les musiciens, une pop à la Metronomy, c'est plus du côté de Two Door Cinema Club qu'on peut chercher des références, en particulier grâce à la guitare carillonnante. Et en plus, Declan arrive à gérer une excitation croissante au fil de son court set, qui arrachera finalement des sourires à presque tout le monde autour de moi. Et déclenchera même une vague oscillation générale sur le dernier morceau. Plutôt rare pour une première partie à peu près inconnue, non ? Un artiste à suivre, et sérieusement !

Chose amusante, le concert est filmé et sera a priori diffusé en direct sur Arte. Et je corresponds par mail en live avec mon ami Christophe qui attend la diffusion sur le Net à São Paulo ! Comme quoi je ne serai pas tout à fait seul ce soir...              

2016 02 03 Foals Olympia (9)21h20 : le niveau d’excitation dans la salle est très élevé, je ressens autour de moi, et en moi, cette sensation électrique qui, je trouve, se fait de plus en plus rare. Ce soir, c’est un GRAND groupe que nous allons applaudir, je le sais déjà avant que Foals attaque la première note de sa première chanson. Et quelle chanson ! Snake Oils, l’une des bombes de « What Went Down », le dernier et puissant album de Foals : d’emblée, ça bombarde grave, c’est du lourd, comme on dit aujourd’hui ! Tout le monde saute dans tous les sens dans les premiers rangs, bon dieu que c’est bon de retrouver – enfin ! – cette ambiance folle de VRAI concert de Rock. Yannis Philippakis, vêtu de son habituel t-shirt rayé, est à peu près identique à mes souvenirs de 2013, à peine a-t-il forci un peu, me semble-t-il. Plus près de moi, Jimmy Smith officie à la guitare, tandis que, au fond de la scène, la section rythmique – Walter Gerbers et Jack Bevan, l’un près de l’autre la plupart du temps – est une boule d’énergie et de puissance. Car Foals, au-delà de la personnalité certes très forte de Yannis, est un GROUPE, comme peu de groupes de Rock aujourd’hui : il faut voir la manière dont tous les musiciens bougent, se donnant corps et âme à leur musique, et, surtout, la façon dont ils se regroupent régulièrement sur scène, formant un cercle dynamique, d’où émergent des solos furieux ou des accélérations rythmiques irrésistibles.

Ce qui est évidemment merveilleux avec Foals en 2016, c’est qu’ils ont désormais à leur disposition toute une variété de styles musicaux, d’ambiances, ce qui leur permet de nous proposer une set list toute en surprises, en ruptures de ton, d’une richesse musicale peu commune à notre époque. Des tubes qui amènent des sourires sur tous les visages et font danser, comme My Number ou le merveilleux Mountain at My Gates (bonjour à nos amis de Saint Rémy en Provence !), de longues plages planantes et ambitieuses, comme ce A Knife In the Ocean dans une version envoûtante, bien supérieure à celle de l’album, et des morceaux killers, où les cris perçants de Yannis s’appuient sur des riffs de heavy blues qui pourraient même faire penser aux Black Keys, en (bien) plus torturé ! Le spectre musical parcouru est remarquable, et même si, logiquement, il y a quelques moments plus faibles durant l’heure de set, je me dis que je ne vois pas aujourd’hui qui dans le Rock, à l’exception d’Arcade Fire, peut emmener son public aussi loin, avec tant de générosité et d’enthousiasme mis au service de si belles chansons. Inhaler clôt puissamment le concert, et je crois que tout le monde est absolument comblé… Mais nous n’avons encore rien vu !

2016 02 03 Foals Olympia (23)Le rappel débute par London Thunder, plus calme, qui permet de se concentrer sur le chant de Yannis, et montre que Foals tient la route aussi dans le registre de l’émotion. Mais c’est – et je l’attendais depuis le début – What Went Down qui va littéralement mettre le feu à l’Olympia : ce riff monstrueux, puis ces moments d’accélération quand Yannis hurle sous la lumière stroboscopique qui déchire l’obscurité… Ce morceau douloureux et sauvage me rappelle à chaque fois le Cure de « Pornography », il y a une sorte de basculement vers… un ailleurs qui est littéralement terrassant. Ouaouh ! Et, merci, merci, ce n’est pas encore tout : Two Steps, Twice, accueilli par un hurlement général de bonheur, nous ramène aux origines de Foals, à cette sorte de math rock tribal qui les révéla en 2008. Yannis, qui est venu plusieurs fois entrer dans la foule, décide cette fois d’escalader le balcon de l’Olympia, avant de se jeter dans le public depuis ce balcon, à l’effarement et à la joie générale. D’où j’étais, je n’ai pas vu comment il a été rattrapé et ne s’est pas écrasé au sol, mais il a réapparu entier et intact ! A partir de là, Foals accélère le rythme, et l’Olympia s’embrase littéralement, pour quelques minutes d’hystérie incontrôlable qui font le prix des grands concerts. C’est incroyablement bon de vivre ça, ça redonne une pêche formidable, et, plus important, cette foi en la musique qui commençait à faiblir en moi.

1heure et 20 minutes exceptionnelles, Foals est bien au niveau où on l’espérait, le meilleur groupe actuel en activité. Par mail depuis le Brésil, Christophe me signale que la diffusion sur le Net n’a semble-t-il pas fonctionné (pour lui ? pour tout le monde ?)… En tous cas, pour tous ceux qui n’ont pas pu être là ce soir, séance de rattrapage obligatoire sur Arte dans les jours qui viennent. Faites-vous du bien, ce n’est pas si fréquent ! »

 

2016 02 03 Foals Olympia (63)Les musiciens de Foals sur scène :

Yannis Philippakis : chant, guitare

Jack Bevan : batterie

Jimmy Smith : guitare, Rhodes

Walter Gervers : basse

Edwin Congreave : claviers

 

La setlist du concert de Foals :

Snake Oil (What Went Down – 2015)

Olympic Airways (Antidotes – 2008)

My Number (Holy Fire – 2013)

Balloons (Antidotes – 2008)

Birch Tree (What Went Down – 2015)

Providence (Holy Fire – 2013)

Mountain at My Gates (What Went Down – 2015)

Spanish Sahara (Extended outro.) (Total Life Forever – 2010)

Red Socks Pugie (Antidotes – 2008)

2016 02 03 Foals Olympia (58)Late Night (Holy Fire – 2013)

A Knife In the Ocean (What Went Down – 2015)

Inhaler (Holy Fire – 2013)

Encore:

London Thunder (What Went Down – 2015)

What Went Down (What Went Down – 2015)

Two Steps, Twice (Antidotes – 2008)

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Commentaires
Play It Loud !!!! Le rock'n'roll, c'est fait pour la scène...
  • Depuis que j'ai 15 ans, ce qui nous fait un bail, je fréquente les salles de concert de par le monde, au gré de mon lieu de résidence. Il était temps de capturer quelque part tous ces grands et petits moments d'émotion, de rage, de déception, de plaisir...
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