« A l’occasion de la sortie de son tout dernier – et assez surprenant, il faut bien l’avouer – album "country & western" pur et dur, Elvis Costello avait prévu pour Paris un concert exceptionnel avec l’orchestre de chambre de l’Opéra de Paris, comme il vient d’en donner un à Londres trois jours avant au Royal Albert Hall avec le London Philarmonic Orchestra. Finalement, les classicos ont fait faux bond, les dégonflés (je plaisante, je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé…), et il ne nous restera que l’écrin précieux du Théâtre des Champs Elysées qui avait été choisi pour l’événement ! Pas de quoi se plaindre, même si ça fait quand même un peu drôle de se retrouver, fan de rock un peu basique, conduit dans la salle par une ouvreuse en bonne et due forme.

Bien, nous n’avons donc droit ce soir "que" aux Attractions, ce qui, finalement, me va très bien, à moi qui suis passionné par Costello et son groupe acéré et mélodique depuis les premiers albums, et qui ai accompagné sans déplaisir son ouverture vers un style moins punk, moins agressif : la pop luxueuse de "Armed Forces", les notes soul et funk de "Get Happy !", les tourments de "Trust", et maintenant la country music, un genre que je ne connais guère, et que, a priori, je ne pensais pas particulièrement apprécier… Et de fait, outre le plaisir indicible de voir enfin en live l’un de mes vrais héros, Costello va nous offrir un concert tout simplement rock, ni classique, ni country donc, même si on aura droit à pas mal de reprises de chansons américaines classiques et à des extraits de "Almost Blue", dont le ravageur Why Don't You Love Me (Like You Used To Do)?, en intro à fond la caisse !

A noter aussi pas mal de brillantes nouvelles chansons, immédiatement accrocheuses même si elles sont clairement plus complexes que les ballades country du moment, des chansons prometteuses pour le prochain 33 tours de Costello : Shabby Doll et Beyond Belief seront a priori les deux les plus mémorables (enfin, dont j’ai retenu le titre !). Mais bien sûr, sans jouer la carte de la nostalgie, ce qu’on aime le plus chez Costello, ce sont quand même les titres à la fois nerveux et mélodieux des débuts – c’était un peu le modèle idéal de la New Wave, non, avant que ce mouvement ne devienne largement de la soupe commerciale ? Alors, le final frénétique enchaînant I Can’t Stand Up et Peace Love and Understanding sera pour nous le nirvana d’un beau concert…

… même s’il n’aura pas dégagé tout-à-fait autant de magie que mon adoration pour le nouveau King m’avait laissé espérer… »

Les musiciens de Elvis Costello & The Attractions :

Elvis Costello – Chant, Guitare

Steve Nieve – Piano, Claviers

Bruce Thomas - Basse

Pete Thomas – Batterie

La setlist du concert de Elvis Costello &The Attractions :

Why Don't You Love Me (Hank Williams cover) (Almost Blue – 1981)

Accidents Will Happen (Armed Forces – 1979)

Strict Time (Trust – 1981)

Sweet Dreams (Don Gibson cover) (Almost Blue – 1981)

Lipstick Vogue (This Year’s Model – 1978)

Secondary Modern (Get Happy!! – 1980)

Pidgin English (new song)

Watching the Detectives (Single – 1977)

The Bottle Let Me Down (Merle Haggard cover) (Almost Blue – 1981)

Green Shirt (Armed Forces – 1979)

Kid About It (new song)

The Beat (This Year’s Model – 1978)

Human Hands (new song)

Watch Your Step (Trust – 1981)

Temptation (Get Happy!! – 1980)

Shabby Doll (new song)

Almost Blue (new song)

New Lace Sleeves (Trust – 1981)

Big Tears (Ten Bloody Marys & Ten How's Your Fathers – 1980)

The Long Honeymoon (new song)

High Fidelity (Get Happy!! – 1980)

Hot Burrito #1 (The Flying Burrito Brothers cover)

Beyond Belief (new song)

Clubland (Trust – 1981)

I've Been Born Again (Johnnie Taylor cover) / King Horse (Get Happy!! – 1980)

Big Sisters' Clothes (Trust – 1981)

I Can't Stand Up for Falling Down (Sam & Dave cover) (Get Happy!! – 1980)

(What's So Funny 'bout) Peace, Love and Understanding (Armed Forces – 1979)

Photo : elviscostello.com (show à Nashville quelques jours plus tôt)